La politique coloniale de la France : le Ministère des colonies depuis Richelieu

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CRÉATION

D'UN MINISTERE

SPÉCIAL

DES

COLONIES

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parts l'initiative privée, on encouragea celle des services publics, multipliant les tentatives, les récoltes jusqu'alors délaissées, développant les achats aux indigènes, isolément ou en commun. Les successeurs de M . Gaston D o u m e r g u e , durant la période de guerre, n'eurent qu'à suivre la voie ainsi tracée. A cette époque, le Sahara commençait à devenir, entre l'Afrique du nord et l'Afrique occidentale, une zone de jonction, ouverte non plus uniquement à des raids audac i e u x , mais à des communications plus ou moins régulières. Mais c'était également par là que, de la Tripolitaine Où le littoral leur offrait quelques possibilités d'accès, des émissaires masqués et mystérieux essayèrent de se répandre et de tenter un soulèvement : le siège et la délivrance d'Agadès comptent parmi les épisodes les plus curieux de la guerre et mériteraient d'être mieux connus. L e successeur immédiat de M . Doumergue, M . Maginot, pour parer à ces dangers, obtint que la plus grande partie de nos territoires sahariens, ceux de l'Afrique du nord comme ceux de l'Afrique occidentale, fussent placés sous une seule direction, celle du général Laperrine, une des plus belles figures de notre épopée africaine. Pour éviter de même les dispersions d'efforts et les décisions contradictoires, M . Maginot fit décider que le contrôle de tous les indigènes envoyés en France, Marocains, Algériens, T u n i siens, aussi bien qu'Africains de l'ouest ou de l'est, Indochinois et Océaniens, serait centralisé au ministère des Colonies. 1

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Après M . Maginot, M . Henry Simon s'attacha surtout à développer le recrutement des troupes indigènes. A u début de 1918, l a prolongation de la guerre faisait redouter une crise d'effectifs. Le président du Conseil, M . Clemenceau, qui était en même temps ministre de la Guerre, en était vivement préoccupé. Il sembla que l'Afrique noire pourrait 1. M . A n d r é Maginot, M . René Besnard et M . Henry Simon. — M . Besnard ne resta au pouvoir que quelques semaines. 2. Il faut citer notamment ceux du commandant (depuis général) Laperrine, de M . Lefranc, r é d a c t e u r au journal le Temps, et, en pleine guerre, celui do M . Bonamy, alors administrateur du cercle de Tombouctou.


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