Oeuvres : Un bonheur impossible. Tome premier

Page 169

m'a choisi. Mais ma pensée sera sans cesse avec vous et, sans faillir à mes devoirs, je vous aimerai toujours. Cependant, ajoufa-t e le après un court silence, s'il y a du nouveau, je vous le ferai savoir par Mangot. Elle disait cela ingénûment et sir Samuel l'écoutait ainsi qu'on écoute le glas funèbre qui annonce la mort d'un ami. — Oh ! s'écria-t il, suis je donc maudit de Dieu ? Etre sûr de son amour et la voir passer aux bras d'un autre ! Rêver qu'on est au ciel et se reveiller en l'enfer ! Du courage, ami, lui dit-elle, et silence ! voici ma mère. La marquise en effet rentrait en ce moment. Elle était suivie d'un domestique qui portait un plateau, sur lequel se trouvaient un verre et une carafe. Sir Samuel reprit, contenance et accep-j ta le verre de madère que lui tendait la marquise. . — Au bonheur de la famille de PierreLys, fit sir Samuel en levant son verre ! — Merci, mylord, et que Dieu entende votre vœu, dirent les deux femmes ! Sir Samuel ne tarda pas à prendre congé et, après avoir promis à la marquise d être l'interprète de ses sentiments de reconnaissance auprès de lord Beckwith, après un dernier regard échangé avec Alix, il reprit la route de la Basse-Terre.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.