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LES POÈTES HAÏTIENS
Si je pouvais mourir, car je n'ai plus ses yeux !... ... Nul passant dans la rue... il fait si triste... il pleut; On entend sur les toits tambouriner la pluie... Il pleut dans le jardin... Les fleurs sont endormies. Un violon sanglote un doux nocturne en la, Poncivement pleureur, si flou qu'il me troubla... Est-ce un dieu blessé qui soupire à ma porte ? Il pleut... et le jardin, demain, aura des mortes !...
AU CLAIR DE LA LUNE A Pierre
BRÉVILLE.
Le souvenir de mon enfance, Ce soir, au clair de lune, danse, Au rythme poncif des chansons, Des farandoles où, garçons Et fillettes en robes blanches... S'en vont follement sous les branches... — Dans le soir, on dirait des dieux, Faisant des jeux mystérieux ; Les uns voulant cueillir les lunes Éparses sous les branches brunes, Les autres, effeuillant des fleurs Sur l'eau pour faire des odeurs... Je vois, ce soir, ma chère enfance Dans le clair de lune, qui danse, Et j'entends sous les ajoupas