OSWALD DURAND
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Cap Haïtien (département du Nord), le 17 septembre 1840. Ferblantier en 1855, une fois ses études primaires achevées ; professeur au Lycée en 1860 et collaborateur à l'Avenir de Demesvar Delorme, le romantique disciple et fervent ami de Lamartine ; directeur des Bigailles en 1876 et en 1900 et collaborateur à /'Écho du Nord (1879), il frôle bientôt la fusillade pour cause... de conspiration vraie ou fausse, compose dans son cachot cette Choucoune (1884) dont les couplets en dialecte créole, d'une haïtianité savoureuse, ont valu à leur auteur d'être appelé notre Mistral (1) i7 sort de prison pour rentrer en faveur auprès de ceux qui venaient de Vy mettre, devenir député du Peuple (1885), six fois réélu et même Président de la Chambre ; voyage une fois en France, y édite onze ans après, les Rires et Pleurs (1896, 2 vol. Corbeil, Imprimerie Crété) qui sont —• odes, ballades, sonnets, fables, satires, iambes, contes, etc. — un choix de ses productions poétiques à partir de 1867 et dont peu sont de longue haleine. Publie en 1899 une plaquette : Quatre Nouveaux Poèmes (Cap Haïtien). Rédacteur des actes du Gouvernement, il meurt le 23 avril 1906, à Port-au-Prince, laissant trois volumes inédits : Dates et Nouveaux Poèmes, Primes Fleurs et Ballades, Les Mosaïques, après une vie païenne de faune impénitent, de bohème incorrigible et de grand enfant à l'âme peu compliquée. En 1905, le Parlement lui avait voté une pension viagère, mensuelle et insaisissable de 225 gourdes (2). Ses funérailles eurent lieu eux X frais de l'Etat. O. Durand aura été le plus haïtien, le plus naturelle(1) Cf. créole ». Choucoune, in « La Muse Haïtienne d'Expression (2) La gourde vaut 0,20 ets de dollar.