Du régime des terres et de la condition des personnes aux Antilles françaises avant 1789

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Compagnie donna commission do capitaine géné-

ral à son neveu Du parquet « aux droits de 30 livres de petun à prendre sur chaque habitant, non exempté, ès années qu'on fera du petun et ès années qu'on n'en fera point, du 1/30 des marchandises de traite qu'ils feront (1). D'Esnambuc avait, en outre, de son vivant, accordé à chaque capitaine de milice, 2.000 livres de petun, 2.000 aux lieutenants et 1.500 aux enseignes. Après sa mort, la Compagnie remplaça leurs appointements par une exemption de capitation pour six, quatre ou deux domestiques, suivant les grades; les gouverneurs n'en eurent plus que soixante au lieu de la totalité. Mais ils rattrapaient d'un côté ce que la Compagnie leur rognait d'un autre. C'est ainsi que M. de Poincy prit le parti d'accaparer, d'autorité, les car gaisons qui arrivaient dans son île et de les revendre à hauts prix. 11 y eut sédition; mais M. de Poincy connaissait les moyens expéditifs de les calmer. Ces impôts occultes nuisaient, par leur poids, au développement de la colonisation. Aussi, était-ce, généralement, par des promesses d'exemptions d'impôts que les aventuriers s'efforçaient de recruter des colons pour créer de nouveaux établissements. Duparquet, qui colonisa la Martinique, avait promis à ses compagnons l'exemption de tous droits pendant trois ans. En 1642, la Compagnie passa un traité avec les sieurs Haussier et Camo, pour l'établissement d'une colonie à Marie-Galante, et'il fut convenu « que pour favoriser ladite habitation et (1) Dutertre, 1, 107.


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