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CHRISTOPHE COLOMB VU PAR UN MARIN
légère correction qui, suivant la position des étoiles de la Petite Ourse ou « gardes », ne dépasse jamais 2025 ; mais cette observation n'était pas toujours facile ou même possible. Comme nous l'avons déjà dit, c'est Martin Behaim, appelé par Henri de Portugal, et deux médecins, qui instruisirent les pilotes « auxquels ils montrèrent la façon de se servir sur mer de l'astrolabe » (1). Behaim s'attacha en effet aux observations solaires pratiquées avec cet instrument, et, répandant l'usage des tables de déclinaison du soleil publiées en 1473 par Jean de Koenigsberg, dit Regiomontanus, il permit aux navigateurs de trouver la latitude par l'observation méridienne du soleil. L'astrolabe était un cercle gradué muni d'une alidade à pivot central, portant à ses extrémités deux pinnules percées de deux orifices, l'un assez grand pour l'observation des étoiles, l'autre de faibles dimensions pour celle du soleil. Pour observer à Astrolabe nautique marquant la distance zénithale du soleil à 35°. bord, il fallait accrocher l'astrolabe au centre du navire, plutôt au grand mât, où les mouvements avaient moins d'amplitude, ou le tenir à bout de bras, et l'on dirigeait l'alidade de manière à faire passer les rayons solaires à la fois par les deux pinnules ; la hauteur était alors lue sur le cercle ou limbe gradué. Cet instrument devait être lourd, pesant dix à douze livres, afin de mieux résister au vent et à l'agitation du vaisseau, aussi fut-il remplacé sur les navires par un « quart de cercle » plus léger et plus maniable. (1) Fournier, Hydrographie, in-F°, Paris, 1667, p. 369.