Silhouettes et documents du XVIII e siècle

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— 24 — naître l'histoire de Turquie, et c'était probablement le cadet de ses soucis. Le brave planteur continue laborieusement son épître, en ces termes : « Depuis lors, le voile le plus impénétrable fut tiré sur les desti» nées d'une personne qui nous était aussi chère; nous n'en enten» dîmes plus parler, jusqu'à ce qu'enfin, les journaux de Londres, » par voie de l'ambassade anglaise à Constantinople, en donnèrent » les détails les plus positifs. Ils annoncèrent, en 1809, que la Sul» tane Validé, mère du jeune Sultan régnant Mahmoud II, était » une Française, créole de la Martinique, née M"6 Aimée de Rivery, » et jouissait auprès de son fils de la plus grande influence. Ces » mêmes papiers publics continuèrent à en parler, jusqu'en 1817, » qu'ils firent part de sa mort, vraie ou fausse... » Nous abrégeons, le reste de la lettre contenant des longueurs. On peut, du reste, la lire en entier dans la brochure de M. Jean Minassian, parue en 1928 (I). Ces deux lettres résument les sentiments de la famille du Buc tout entière, vis-à-vis des surprenantes nouvelles de Turquie. Etonnement et doute chez quelques-uns. Emotion chez d'autres. Compassion pour un sort aussi agité, et surtout désir d'en savoir davantage. Remarquons en même temps que ces documents sont unanimes sur deux faits: I° Il y avait, en 1809, à Stamboul, une femme, une Sultane Validé (ou douairière), qui exerçait une grande influence sur la Cour de Turquie, et cette femme était réputée Française de la Martinique; 20 Cette femme était (ou passait pour être) la mère de Mahmoud II. Il nous faut examiner en détails ces deux points.

(1) Une Sultane française, par Jean Minassian. Ed. Figuière 1928. Mille remerciements pour aimable envoi.


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