Histoire de la captivité et de la mort de Toussaint-Louverture

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CAPTIVITÉ

ET

MORT

DE

TOUSSAINT-LOUVERTURE

Demesmay en ayant parlé l'un des premiers, vous voyez bien que l'ignorance où étaient nos pères de sa mort indique qu'on ne s'en occupait guère... Je serais bien fâché que la vérité dont je crois faire profession avec vous dans toute la franchise qui me caractérise nuise à votre intérêt quant à la reproduction photographique de la tête du fort de Joux. J'ai le regret de m'être exprimé dans ce sens avec M. le garde du génie, mais, si vous êtes bien ensemble, ne dites mot et laissez croire à tous les badauds du pays ou visiteurs étrangers que la tête apocryphe, jusqu'à preuve du contraire, est bien celle de Toussaint. Je vous donne bien ma parole que, quand même j'aurais un petit intérêt d'amour-propre à vouloir rendre publique la mystification du capitaine Bailly et l'impossibilité que la portion du crâne de la bibliothèque ait jamais appartenu à la tête trépanée de la casemate, je serai muet, muet complètement. Jamais la lumière ne se fera à cette occasion. Vous comprenez d'ailleurs que je n'oserais pas me démentir, puisque j'ai insinué que je croyais véritables la tête et le crâne... (En marge) Tout à votre disposition si je puis encore vous êtredequelque utilité. Souhaitez le bonjour de ma part à M. le garde du génie dont le nom m'échappe. Je désire qu'il ait été content de mes explications. Entendez-vous bien ensemble et comptez sur ma discrétion... Signé : Édouard

GIROD.

Archives de la sous-préfecture. Ed. Girod écrivait le 8 janvier 1860, dans le Journal de Pontarlier « Quand nous avons été chargés par M. Amey de Champvons de classer dans un nouvel ordre la partie non administrative des archives de la sous-préfecture de Pontarlier, nous n'y avons trouvé que quelques pièces relatives au chef noir. Nous en avons formé une liasse qui se compose principalement de la correspondance du célèbre Jean de Bry, alors préfet du Doubs, avec le citoyen Micaud, souspréfet du 4e arrondissement. » M. Flavien Petite me disait le 18 août 1900 que toute cette liasse a été envoyée à Besançon en 1858 : c'est une erreur, puisque M. John Bigelow du The Independant de New-York consultait encore ici ces archives en octobre 1859. Il ne reste qu'une pièce dont la copie est dans mes notes. Signé :

CLERC


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