La perte d'une colonie : La Révolution de Saint-Domingue

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se constituer un petit pécule. Néanmoins, le régime auquel ils étaient soumis, était fort dur, et, à diverses reprises, des insurrections de nègres avaient eu lieu. La population noire d'une plantation était assez nombreuse : les plus petites comptaient quarante à cinquante esclaves; les plus grandes trois cents et môme plus. Les nègres de Saint-Domingue passaient p o u r être insouciants. Ils aimaient les liqueurs fortes, le jeu, la danse et le chant. Quand ils n'étaient pas au travail, ils jouaient aux dominos avec des coquillages ; le soir, en se promenant dans la campagne, on pouvait entendre les cris joyeux qu'ils poussaient en se livrant à quelques quadrilles désordonnés et les sons discordants de leur orchestre qui devait leur rappeler l'Afrique, leur pays d'origine. 1

La situation économique de Saint-Domingue au moment de la Révolution ne laisse pas d'étonner. Les principales cultures étaient celles du sucre, du café, du coton et de l'indigo. Le tabac que l'on cultivait ne servait qu'à la consommation locale et du reste l'exportation n'en était pas permise. Au début de la colonisation, le cacao avait été la principale branche du commerce. Depuis, il avait été difficile de soutenir la concurrence espagnole. Le nombre des cacaoyers n'avait pas cessé de diminuer et, en 1788, le cacao expédié de Saint-

Les instruments de m u s i q u e dont se servaient les nègres d e Saint-Domingue étaient fort bizarres. Ils consistaient en des troncs d'arbres creusés et recouverts à leurs extrémités de p e a u x de brebis. Ils jouaient austi d'une espèce de guitare faite d'une moitié de calebasse avec quatre cordes de soie ou de b o y a u x d'oiseaux séchés. 1


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