Anthologie d'un siècle de poésie haïtienne : 1817-1925

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IGNACE NAU (Port-au-Prince, 1812-1845.)

Depuis 1822 ('), sur les 77.250 kilomètres carrés de Vile d'Haïti (Haïti et Dominicaine) ne flottait qu'un drapeau, le vôtre, bleu de tout le bleu des ciels haïtiens et rouge de toute la pourpre du sang des va-nu-pieds épiques de 1804. Quelle sensation d'élargissement pour les esprits ! En 1825, après d'affolantes tractations et moyennant 150 millioîis de francs malheureusement, Charles X reconnaissait notre Indépendance et la paix extérieure était acquise. Quelle libération / La République Haïtienne entrait dans le droit public des peuples civilisés. Plus de frein aux rêves ambitieux, aux flatteuses espérances, aux magnifiques illusions! On allait entreprendre et réaliser la réhabilitation de la race noire, ne plus habiter des cases comme en 1804, mais de vraies maisons confortables, etc. On allait pouvoir s'instruire, cultiver à loisir les belles-lettres, les arts et les sciences ! Le Cénacle d'Ignace Nau (*), la Jeune Haïti de 1836 fait retentir les échos du bruit de ses discussions, de (l) Jean-Fierre Boyor, président de la République (18181843). Toussaint-Louverture avait réalisé l'unité de l'Ile en 1801, mais pour le compte de Bonaparte qui perdit la Dominicaine en 1808. (-') Y fréquentaient Ignace, Emile et Eugène Nau, B. et Céligny Ardouin, Bcauvais, Dumai et Massillon Lespinasse, Ogé Longuefosse, André Germain, Thomas Madiou, J. Saint-Rémy, etc..


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Anthologie d'un siècle de poésie haïtienne : 1817-1925 by Bibliothèque numérique Manioc / SCD Université Antilles - Issuu