Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

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( 310 ) ont de quinze à vingt pieds. Les nègres les mangent quand ils sont petits. Ce sont des amphibies qu'on trouve et dans les étangs et sur le bord des fleuves; la femelle dépose ses œufs dans l'eau ; quand on les touche, elle, accourt en glouglottant, car elle ne les perd jamais de vue. Les rivières de Vasa et de Cachipour où vous deviez être déposés, sont si pleines de grands caïmans , qu'ils attirent souvent la ligne, le poisson et le pêcheur, ils sont aussi monstrueux et aussi voraces que ceux du Nil. Ils déclarent une guerre à mort aux chiens ; s'ils poursuivent un cerf qui traverse un étang, ils laisseront passer la proie pour s'en prendre aux quêteurs.Pour attirer une victime, ils gémissent souvent comme un enfant abandonné. Si un plaisant, dans un canot . s'avise de contrefaire les aboiemens du chien , le caïman s'élance et le saisit; il dévorerait tous ceux qui se baigneroient dans ces rivières, fussent-ils aussi nombreux que l'armée de Perdicas, qui en faisant la guerre à Ptolémé Soter, lit passer un bras du Nil à ses troupes pour gagner l'île de Memphis, où il perdit deux mille hommes, dont la moitié se noya, et l'autre fut dévorée


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