Saint-Domingue à la veille de la révolution et la question de la représentation coloniale

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SAINT-DOMlNGUE

« on ce qu'elle les associerait encore plus étroitement à « leurs concitoyens habitants du royaume, auxquels ils « s'empresseront toujours de se joindre pour exprimer leur « amour et leur fidélité. Mais ils sentent au fond combien « il y a peu d'analogie entre les affaires de la colonie et « celles qui seront traitées aux Etats-Piénéraux ; que la « voix de quelques députés coloniaux serait étouffée par « celles des 6 à 700 députés des différentes parties du ri royaume qui n'ont pour la plupart aucune connaissance «du régime et des intérêts des colonies ». Us estimaient en tout cas que les pouvoirs du Comité colonial et des Chambres d'Agriculture étaient sans valeur. « Les dispositions de « cette partie de la colonie (la majorité d'après l'intendant) «sont, concluait Barbé-Marbois, que personne ne soit chargé « de porter ses vœux au roi, si ce n'est ceux qu'elle aura « elle-même délégués (1). » Mais le parti des grands planteurs avait pour lui, sinon le nombre de ses adhérents et l'appui d'une administration hésitante, du moins la force que donnent l'énergie et la volonté. La Chambre d'agriculture du Cap, l'initiative hardie qu'elle avait prise une campagne

poursuivant

auparavant, menait

active en faveur de

la représentation

coloniale et du Comité de Paris. Elle était tenue au courant de toutes les démarches des commissaires parisiens, et ceux-ci lui faisaient part de leur plan de campagne après l'échec de leurs requêtes du 31 août et du 4 septembre. Dans une longue pièce datée du 2o septembre, ils lui signalaient la situation politique,» la position critique des minis(1) Lettre de B.-Marbois ot de Vincent au ministre de la Marine, S déc. 1781, Arch. Colon., C. 9, reg. 161. — Préambule de l'ordonnance du 20 déc, analysée ci-dessous.


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