La Guadeloupe et ses enfants célèbres : Dugommier

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— 108 — plongeantes foudroient les premiers rangs, tandis que d'autres plus élevées atteignent l'extrémité des colonnes d'attaque. Alors, malgré ce carnage, les soldats, montant les uns sur les autres,à la courte échelle, finissent par arriver à ta hauteur des embrasures de la redoute, et, profitant du moment de recul des pièces qui ont fait feu, pénètrent dans l'intérieur. Là, le combat s'engage corps à corps et les Anglais se défendent avec intrépidité. Deux fois les républicains sont culbutés, mais, par un troisième et dernier élan, ils s'établissent dans l'épaulement. La voix des chefs était couverte non par les cris des blessés, mais par l'éclat du tonnerre mêlé aux détonations du canon; cependant, les cris de victoire se font entendre, car toutes les traverses posées à l'intérieur par les Anglais pour se protéger sont abattues, et les Français, malgré l'obscurité de la nuit, enclouent les canons, massacrent les assiégés et demeurent maîtres de la forteresse. Au jour, l'ennemi, retiré sur les hauteurs qui dominent les forts l'Eguillette et Balagnier, simule une attaque soutenue par le feu de ses vaisseaux et de ses pontons; mais les Français ne s'en émeuvent pas; Dugommier tenait à laisser ses hommes se reposer après une victoire si bien remportée. Son intention, d'ailleurs, était de profiter de la nuit suivante pour achever de chasser l'ennemi de tout le promontoire. A l'est, le général Lapoype combattait avec non moins de succès. Les républicains eurent, à ces différentes attaques, douze cents hommes tués ou blessés ; la perte des alliés fut évaluée à deux mille hommes tués, blessés ou prisonniers.


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