Notes et essais et études sur la Guyane française et le développement de ses ressources variées

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les zones purement granitiques sont complètement stériles cl que les terrains aurifères, rayonnant autour de ces zones granitiques, sont d'ordinaire localisées dans les intervalles de deux sauts consécutifs (intervalles marquant le plus souvent la présence de gneiss et de micaschites) avec maximum d'enrichissement dans le voisinage des poussées de roches vertes. Quant a la question de répartition de l'or et de l'argent dans cette roche à ravets, elle est, on le comprend, d'autant plus importante qu'elle est essentiellement variable. « L'examen micrographique et microscopique de cette roche terreuse, écrit l'ingénieur Levât (1), n'a pu me donner à ce sujet aucune indication. Il existe cependant des échantillons de roches à ravets caractéristiques contenant non seulement de l'or visible, mais môme des pépites d'assez grosse dimension. Ces pépites présentent même la particularité d'être recouvertes d'une sorte d'enduit ferrugineux ou noirâtre qui empêche leur amalgation dans les services. Tous les auteurs qui ont écrit sur la Guyane ont signalé ce l'ail, et une pépite de ce genre pesant 33 livres, prise d'abord pour un bloc d'oxyde de fer. trouvée dans l'Awa il y a quelques années, est restée classique dans le pays... Le traitement de la roche à ravets est des plus simples ; il consiste en un simple broyage par des meules, genre chilien, suivi d'une amal galion directe, l'or s'y trouvant à l'état libre et le peu de dureté du miposition très prompte à l'air des roches dioritiques transformées en limonite. Ainsi, en quelques lignes, Le Blond avait établi le fondement réel de la théorie exposée un siècle plus tard par l'ingénieur Levât, démontrant que ce sont précisément les contacts entre gneiss et granits qui caractérisent les zones aurifères. « La formation aurifère de la Guyane, écrit en effet Levât, appartient au type classique des gîtes aurifères interstratifiés dans les roches gneissiques ou schisteuses, ou dépendant du contact de ces roches avec le granité fondamental » Il tire cette conséquence du mode général de ces gîtes aurifères 1° qu'à tout pointement, qu'à tout alignement granitique correspondent deux zones aurifères disposées symétriquement par rapport au granité (d'où les placers sont placés suivant une disposition rayonnante, et leur recherche doit s'exercer non pas uniquement en suivant les alignements généraux des plissements montagneux du pays, mais plutôt en suivant les lignes de contact du granit et des roches schisteuses ou gneissiques, zones qui se traduisent sur les rivières par les parties calmes de leur cours et non par les parties formant sauts ou rapides) : 2° que sur ces lignes de contact le maximun d'enrichissement se rencontre dans le voisinage des pointements de diorite ou de diabase, les zones granitiques franches étant stériles. Ces constatations ont été faites et expérimentées maintes fois par la plupart des ingénieurs ayant travaillé en Guyane et notamment par M. Pottereau ; elles sont donc concluantes, et ne laissent plus de doute sur te mode de la formation aurifère. (1) Guide pratique pour la recherche et l'explotiation de l'or en Guyane Française, de Levat, pages 43 et 44.


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