La Guyane-au pays de l'or, des forçats et des peaux-rouge

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CHAPITRE II Au seuil du pays Roucouyenne. — Les chercheurs d'or en fête. — Notre entrée dans l'Itany. — Passage de « sauts ». — Mes compagnons d'expédition.

Un samedi, le 7 septembre 1907, nous nous arrêtons, à cinq heures du soir, et bivouaquons après une brûlante journée de navigation, sur un îlot de sable situé en pleine rivière Awa, à une demi-heure environ de pirogue de l'embouchure de l'Itany. Fatigué par quatre jours de fièvre et de diète, j'ai besoin de repos. Ce campement me séduit par son isolement et je décline l'offre qui m'est faite d'aller passer la nuit dans une sorte de magasin situé en face, sur la rive, et où des mineurs, des chercheurs d'or venus des bois pour s'y approvisionner, se livrent à de multiples libations qu'ils paient en poudre d'or et, déjà mènent à grand renfort d'accordéons, un tapage infernal. Sur notre emplacement que les eaux recouvrent et ratissent à chaque saison pluvieuse, il n'y a que des arbustes et de jeunes pousses incapables de porter le poids d'un hamac. Mes pagayeurs remédient vite à cet inconvénient et ils édifient en moins de dix minutes ce qu'ils appellent un « patawa ». Voici comment ils procèdent : Trois de leurs takaris — ces longues perches qui leur servent à appuyer la marche des pirogues —


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