EN GUYANE FRANÇAISE
91
cacao ou autres, qui n'ont jamais donné que de très mauvais résultais, et à la construction de bâtiments confortables, voire même luxueux, pour loger ses services et son personnel. Ce sont en effet là ses deux tendances dominantes, et même privée do l'autonomie, elle a toujours cherché à les réaliser aussi complètement que possible. Au lieu de ne penser qu'à elle-même en s'installant confortablement et à titre définitif dans des bâtiments permanents dont la construction absorbe la plus grande partie de sa main-d'œuvre, au lieu de persister dans des tentatives toujours aussi infructueuses de cultures riches, qui n'en exigent pas moins un grand nombre de bras; si l'Administration
pénitentiaire,
songeant
davantage
au
développement économique de la colonie, avait construit des routes et des canaux;
si, préparant la colonisation
libre, elle ne s'était installée qu'à titre provisoire pour déboiser, défricher et drainer des terrains, ensuite livrés à des colons, pendant qu'elle s'en allait plus loin recommencer la même besogne ; si elle avait, en un mot rempli le rôle indiqué parle législateur de 1854, la Guyane posséderait maintenant des moyens de communication,
une
grande partie de son sol serait cultivée ou utilisée pour l'élevage, l'immigration aurait accru sa population libre et enfin, le pays serait assaini. Mais, si les travaux n'ont été que rarement effectués dans l'intérêt de
la colonisation, je
dois à
la vérité
d'ajouter, à la décharge de l'Administration pénitentiaire, que, même s'ils avaient été plus judicieusement conduits, les heureux résultats que je viens d'énumérer n'auraient pu être réalisés qu'après un très long temps ; car la main-