Les îsles, Antilles, Isle Bourbon, Isle de France, Isle Dauphine…

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LES SEIGNEURS DES ISLES

et se rembarqua pour son gouvernement de SaintChristophe, où il devait mourir deux ans plus tard, à cinquante-deux ans, plein d'œuvres, sinon de jours. Il avait nommé commandant de l'île un sieur Dupont ou du Pont, en qui il avait toute confiance, avec cette consigne : « Méfiez-vous des Caraïbes, mais restez en paix avec eux. » Mais il était difficile de faire bon ménage avec les Caraïbes. Un mois ne s'était pas écoulé que le sang était déjà versé et les escarmouches quotidiennes. Les Caraïbes allèrent en pirogues recruter du renfort à la Dominique, à la Guadeloupe, à Saint-Vincent, et reparurent au nombre de quinze cents devant le Fort SaintPierre. A leur approche Dupont ou du Pont, comme on voudra, bon tacticien en tout cas, ramena toute sa faible troupe à l'intérieur du fort, fit charger trois canons à mitraille, laissa approcher les sauvages, qui n'avaient pas encore fait connaissance avec ces manières de blancs, et les foudroya presque à bout portant. Les survivants se sauvèrent en désordre et gagnèrent la haute mer. On en était débarrassé pour un temps. Du Pont courut porter la bonne nouvelle à d'Esnambuc, mais, déporté par les vents, il fut fait prisonnier par les Espagnols à la côte de Saint-Domingue et passa trois ans pour mort. D'Esnambuc lui substitua, pour commander à La Martinique, son jeune neveu du Parquet, qui y amena avec lui quinze autres colons de Saint-Christophe et put encore joindre à la colonie naissante, grâce à son LES ISLES

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