Les îsles, Antilles, Isle Bourbon, Isle de France, Isle Dauphine…

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LES ISLES

Pour remplacer le café, car la Compagnie prévoyait que celui des Antilles allait accaparer le marché français, il était chargé de préconiser d'autres cultures, tout en lui cherchant d'autres débouchés. Il affirme qu'il fut le premier à créer des plantations de cannes à sucre et que la sucrerie par lui établie à l'Isle de France produisait à son départ, tous frais payés, plus de soixante mille livres à la Compagnie. Le tabac existait à l'Isle Bourbon et suffisait aux besoins des habitants. Dès 1736, il en fit un envoi dans la métropole; mais la préparation en fut jugée défectueuse et l'on dut renoncer à l'exporter. Le coton du cru fut présenté dans l'Inde et trouvé de belle qualité. La Bourdonnais encouragea les producteurs en le leur faisant payer un sou la livre, brut, et quatre sous, égrené. Trente ans plus tard, Bourbon exportait dans l'Inde cent mille livres de coton brut. On essaya de l'indigo. La Compagnie voulut bien acheter à Saint-Domingue deux nègres spécialistes pour servir de moniteurs. On les répartit entre les deux Isles. Celui de Bourbon partit « maron ». Les habitants, convenaient de l'utilité de ces tentatives, mais personne ne voulait commencer. Le plus important était d'avoir des « grains », pour subsister sans tirer du riz de Madagascar ou de l'Inde ou du blé de la métropole (La Bourdonnais pense toujours à la guerre), et pour ravitailler les navires de passage. « Il n'y avait presque pas d'année, dit-il, où les habitants ne fussent réduits à se disperser dans les bois pour y chercher à vivre de chasse et de mauvaises racines. » Pour lutter contre cette imprévoyance, et


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