La Martinique : historique des paroisses des origines à la séparation

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qui nous sont restées inconnues. En conséquence, comme son compatriote le saint curé d'Ars, et à peu près à la même époque, il résolut de quitter sa paroisse. Il voulait la quitter pendant la nuit pour que personne n'en sache rien. Mais son projet fut découvert et ses paroissiens l'empêchèrent de partir. On lui adjoignit alors un administrateur. C'était en 1859. Il ne devait pas en avoir besoin bien longtemps ; il quitta définitivement sa paroisse le 28 janvier pour faire le grand voyage, le voyage auquel nul paroissien ne peut s'opposer. Il avait desservi le Carbet pendant vingt-six ans. Pendant ce temps, il avait travaillé à la fondation des paroisses du Fonds Saint-Denys et du Morne-Vert et établi deux écoles au Carbet, une école pour les filles en 1851 et une école pour les garçons l'année suivante ; celle des filles était tenue par les Sœurs et celle des garçons par les Frères. Il a laissé de nombreuses notes historiques, comme nous l'avons vu plus haut, et un catéchisme en créole ; on peut encore en voir un exemplaire au presbytère du Mont-Carmel, à la Guadeloupe. En outre, il a laissé tous ses biens à la fabrique du Carbet. Us comprenaient une maison servant de boulangerie à SaintPierre, une autre maison au Carbet affectée à l'école des filles, une autre petite maison qui lui était contiguë, une somme de deux mille francs et divers objets mobiliers. Les deux tiers du revenu des maisons furent attribués à l'école des filles ; le dernier tiers et une partie du mobilier aux pauvres ; les deux mille francs et le reste du mobilier devaient être employés à la construction de la chapelle du Morne-Vert. A l'abbé Goux succéda l'abbé Le Normand. Ce dernier était né à Saint-Germain-du-Crioult, dans le Calvados, le 18 janvier 1830. Il vint à la Martinique à l'appel de l'abbé Martin, vicaire général, ancien curé de sa paroisse natale. Il entra au séminaire le 1 novembre 1852, fut ordonné prêtre en fin septembre 1855 et nommé vicaire au Fort où il resta jusqu'en janvier 1860. Il fut alors nommé administrateur du Carbet où l'abbé Goux avait besoin de son concours. Goux étant mort, il fut titularisé à sa place et desservit la paroisse pendant onze ans. Il poursuivit les travaux que son prédécesseur avait commencés au Morne-Vert, il en fut le premier curé et c'est là qu'il dort de son dernier sommeil. L'abbé Lelièvre prit sa place au Carbet et y resta de 1873 à 1877. Il a déjà été question de lui dans la paroisse du Centre. Pour l'abbé Pierre Le Roy, qui vient ensuite, voir Le Vauclin. Après Le Roy, Gaud desservit le Carbet de 1881 à 1887. Né en 1846, inscrit au cadre en 1870, Gaud fut vicaire au François (mars-décembre 1870), à Sainte-Marie (1872), au Vauclin (1875), et curé à Rivière-Salée (1877-1881). Nommé ensuite au Carbet, il y resta jusqu'en 1888 et partit pour la Trinité. Il n'y séjourna guère que deux ans et s'en alla mourir en France. Bertot desservit le Carbet de 1888 à 1893. Il quitta cette er


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