La Martinique : historique des paroisses des origines à la séparation

Page 243

— 243 —

urgence ; le comble est à jour et les pluies prochaines pourriront la charpente si on ne remplace pas sous peu les tuiles broyées par le tremblement de terre. Toute la maçonnerie de la partie sud de la nef de l'église est entièrement lézardée ; celle du nord l'est en divers endroits ; les fenêtres ont perdu leur aplomb et les pierres des cintres tendent à se détacher. Le clocher est à terre ; la voûte du portail a baissé, les angles latéraux du bas de la nef sont entièrement coupés, plusieurs pierres de taille sont tombées pendant et depuis le tremblement de terre... H y a danger pour les fidèles qui assistent au service divin à laisser plus longtemps le bâtiment dans l'état où il est. » On a estimé à onze mille francs les réparations à faire à l'église, et à mille cinq cents francs celles qu'il fallait faire aux murs du cimetière. Heureusement pour la paroisse, la colonie lui a accordé une subvention de dix mille francs, de sorte que la restauration de ses édifices ne lui fut pas trop à charge. L'église n'était alors composée que d'une seule nef ; elle devenait trop petite pour la population ; une galerie lui fut alors ajoutée dans la partie sud. Une deuxième nef eût été préférable mais... les fonds ne permettaient pas alors de faire mieux. Du moins on put compléter l'ameublement ; on remarque alors à l'église dix grands chandeliers en argent. En 1842, M. de Pontaléry fait cadeau d'un magnifique ornement broché d'or et de soie. Précédemment, un M. Bécane avait déjà fait don à la paroisse d'un autre ornement complet comprenant chasuble, dalmatique et tunique, évidemment réservé aux grandes cérémonies. En 1846, la sacristie s'enrichit d'ornements, de tentures noires et d'un drap mortuaire. L'année suivante un nouvel achat d'ornements vient compléter l'ameublement. Pendant ce temps, on refait la toilette de l'église par une nouvelle peinture. En 1850, une troisième cloche vint s'ajouter à celles qui déjà sonnaient au clocher, et un bedeau vêtu « d'une robe en serge bleu azur avec Parements^ collet et ceinture en serge écarlate » et coiffé d'un chapeau magnifiquement panaché, vint donner aux cérémonies une note plus solennelle et plus imposante. En cette même année, il fut question de réparations assez importantes à faire au presbytère et aux dépendances. En 1891, l'église fut renversée par le cyclone. Le presbytère fut moins endommagé et c'est là, sous la grande galerie qui donnait sur la mer, que l'on fit les cérémonies du culte pendant Plusieurs années. L'église fut reconstruite par les soins de la municipalité à la tête de laquelle était M. Bélus. Quelques années plus tard, en 1898, le presbytère fut également reconstruit par la commune. Il ne m'a pas été possible d'avoir des détails sur la reconstruction de ces édifices. Outre l'entretien de l'église et du presbytère, la fabrique devait rétribuer le curé et les employés. Sous l'ancien régime, le curé touchait une pension de quatre cent cinq livres ; son casuel, vers


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.