La Martinique : historique des paroisses des origines à la séparation

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Une somme de trois mille huit cents livres fut dépensée à cette occasion. Quant au presbytère, on décida tout d'abord de l'abandonner « vu son mauvais état et le peu de solidité du terrain sur lequel il est bâti » (!). L'abbé Fardet ayant été nommé curé de la paroisse en 1818, acheta on pour lui servir de presbytère une maison des mains du sieur Cottrell qui fut payée la somme de deux mille quatre cent soixante livres. Mais ce n'était pas le rêve. Le curé n'en fut sans doute pas satisfait — il quitta d'ailleurs la paroisse assez vite ; la maison fut revendue en 1820 et quand le curé voisin venait dans la paroisse il logeait, à titre provisoire, dans une maison du bourg. Néanmoins, la chose ne pouvait pas s'éterniser. Un curé titulaire ayant été nommé en mars 1830, il fallut songer à le loger convenablement. Manceau Lathifordière fit le plan du nouveau bâtiment. Il devait avoir : « quarante pieds de long sur vingt de large et neuf pieds et demi du rez-de-chaussée aux sablières. Il sera divisé en une salle de vingt pieds carrés et quatre chambres de douze pieds sur dix. Sur une façade régnera une galerie de quarante pieds de long sur douze de large. La communication de la galerie à la salle se fera par une ouverture de douze pieds. La salle et la galerie seront carrelées avec carreaux de bonne qualité ; la charpente sera en bois du Nord et la toiture en tuiles du pays ». En outre, on devait construire deux autres bâtiments de trente pieds de long pour servir de dépendances. L'adjudication des travaux fut donnée en 1832 pour la somme de seize mille livres au sieur Garcin. Le presbytère devait être construit en six mois. On devait verser à l'entrepreneur huit mille livres à la fin des travaux et huit mille un an après les avoir commencés. Charles Simonet fut chargé d'en surveiller l'exécution. Pour couvrir la dépense un impôt de dix livres par travailleur frappe les propriétaires. Le curé était enfin logé et largement logé. On était loin de la bicoque où le Père Labat trouva refuge en arrivant au Macouba. Avec le logement il fallait l'ameublement. Il n'était pas riche en 1831. On le compléta l'année suivante par l'acquisition d'une table en courbaril assez grande pour recevoir douze convives; on acheta aussi douze couverts en argent et on meubla la chambre du curé d'un lit garni, d'une petite table et de trois paires de draps. Si l'on ajoute a cela un cheval sellé et bridé, deux domestiques et une sacristie bien pourvue des ornements nécessaires, on comprendra que l'abbé Roméro, nouveau curé de la paroisse, n'avait plus rien à désirer. La paroisse était sur pied et semblait l'être pour longtemps quand survint le tremblement de terre du 11 janvier 1839. Il fit de gros dégâts à l'église ; il fallut se remettre au travail pour les réparer. On lit dans les registres de la paroisse : « Les réparations à faire à l'église sont de la dernière


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