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L'économie de la Guadeloupe est donc liée à son produit de base, la canne à sucre. Ce régime de monoculture présente d'ailleurs des inconvénients, aussi préconise-t-on généralement le développement d'autres cultures comme celles du café et de la banane. De gros efforts ont été faits dans ce sens pendant ces dernières années et des primes ont été attribuées sur le revenu des recettes douanières de l'Etat aux exportateurs de ces produits. Le montant des primes distribuées en 1933 s'est élevé à 9.685.393 francs pour les exportateurs de bananes et à 463.000 francs pour la production et l'exportation du café. Ces mesures de soutien ont profité surlout au développement de la culture de la banane dont la quantité exportée est passée de 4.290 tonnes en 1931 à 16.439 tonnes en 1933. Le café planté en Guadeloupe est généralement du Coffea Arabica et du Coffea Abyssinica (il existe aussi du Coffea Liberia). Il est planté sous le couvert à l'abri de certains arbres à croissance rapide tels que le poix doux (mimosa Laurina) l'acajou (crédéla odorata) le Morival (mimosa glauca) etc... En outre, le bananier sert d'abri de deuxième ordre en même temps que de culture intercalaire. Les caféières s'étagent sur les flancs des montagnes de la Basse-Terre de 200 mètres environ jusqu'à 5 ou 600 mètres d'altitude. Une plantation bien faite produit à partir de 5 ans et atteint son plein rendement entre 12 et 25 ans ; au delà de 30 ans le rendement cesse d'être rémunérateur. Les maladies, à l'encontre des plantations d'Indochine où le borer à fait de très gros ravages, font relativement peu de dégâts dans les caféiers Guadeloupéens, les principales sont la Rouille, occasionnée par un papillon blanc, le Pouridié, ver qui attaque les racines et les pucerons qui attaquent les fruits et les jeunes branches. La quantité de café exporté qui était de 1.047 tonnes en 1907 n'était plus en 1932, que de 271. tonnes. Cette diminution est due vraisemblablement à la concurrence des pays étrangers, gros producteurs de café. La culture du cacao autrefois prospère traverse une crise sérieuse due en partie à la concurrence que lui font certaines colonies africaines, aussi les exportations qui s'étaient élevées en 1920 à 1.207.789 kgs n'étaient plus en 1932, que de 132.451 kgs. Les cultures de cacaoyers se trouvent surlout en Guadeloupe proprement dite et en particulier dans les endroits humides comme les gorges des torrents ; le rendement en fèves sèches peut atteindre 2 kgs par pied, mais souvent ne dépasse pas 500 grammes. La culture de la vanille a subi une régression analogue à celle du cacao ; de 34.888 kgs en 1926 les exportations ont passé à 3.407 en 1932. La vanille, qui est une liane, est cultivée dans les caféières, les plantations qui subsistent se trouvent surlout aux environs de Trois-Rivières.