La Martinique au premier siècle de la colonisation ,1635-1742

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eu son importance à l'époque. Nous voulons parler des « Charivari ». Par Charivari, il fallait entendre des réunions tapageuses, organisées par des gens de toutes conditions, qui lançaient toutes sortes de quolibets lors du passage, dans les rues, du cortège qui se rendait à l'église, pour le mariage d'un veuf ou d'une veuve. Il faut croire que cet usage touchait au scandale, puisque le Conseil souverain dut prendre une ordonnance, en date du 8 mars 1683, pour faire défense à toute personne, de quelque condition qu'elle fût, de faire aucun charivari le jour de ces mariages, sous peine de trois cents livres d'amende et de punition exemplaire. Cette peine n'ayant pas paru suffisante, on dut recourir plus tard à la prison. Le clergé, de son côté, devait prendre, en cette occasion, certain accommodement. Le mariage de ces veufs et de ces veuves ne se célébrait à l'église que de grand matin, à quatre heures, loin de ces curieux tapageurs.


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