— 20 — favorisée par une population d'une densité extrême, et, Maurice, qui, par sa proximité des Indes Orientales, devait pouvoir y puiser tous les travailleurs nécessaires, toutes les colonies britanniques s'étaient trouvées aux prises avec les embarras les plus graves : les nouveaux affranchis avaient quitté, pour la plupart, les plantations pour s'installer sur des terres abandonnées du domaine et y vivre misérablement de chasse, de pêche et des quelques produits d'un jardin. Ceux qui avaient consenti à rester sur les plantations fournissaient à peine trois journées de travail sur sept et pas plus de six heures par jour. Aussi, la production sucrière avait-elle baissé dans de très sensibles proportions, ainsi qu'en témoigne le tableau suivant :
SUCRE IMPORTÉ DES COLONIES ANGLAISES EN ANGLETERRE MOYENNE EN QUINTAUX
DE
1831 à 1833
DE 1834
à 1838
DE 1839 à 1843
COLONIES ESCLAVAGE
Antigoa Barbade Grenade Jamaïque Saint-Vincent... Tabago Trinité Demerary Berbice
APPRENTISSAGE
LIBERTÉ
155.344
166.538
178.135
343.496
406.389
304.262
192.692
167.971
92.057
1.372.591
1.083.307
650.197
201.121
197.986
124.648
106.432
87.269
51.742
308.578
304.553
281.084
764.273
751.963
430.401
119.286
152.312
97.005
Pour l'ensemble des Indes Occidentales, la moyenne de l'importation sucrière en Angleterre, qui était de 1831 à 1833, de 3.841.152 quintaux, était tombée à 3.559.485 quintaux pendant la période d'apprentissage, de 1834 à 1838, pour atteindre seulement 2.441.155 quintaux pendant