Etude historique sur les origines de l'immigration règlementée dans nos anciennes colonies

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— 205 — (1843-1847) et, qui était do 33.074.929 francs pour la Réu-

nion, notre colonie de l'Océan Indien avait par conséquent gagné depuis treize ans 57.087.340 francs, triplant presque son chiffre d'affaires, tandis que les Antilles ne l'avaient * dépassé que de 12.784.900 francs pour la Guadeloupe et 15.783.002 francs pour la Martinique, c'est-à-dire d'à peine un quart. Ainsi, la colonie qui avail le plus largement usé de l'immigration exotique était aussi celle dont la prospérité était de beaucoup la plus grande. Pouvait-on voir là une simple coïncidence et, se refuser à reconnaître entre ces deux ordres de faits un rapport de cause à effet ? La situation de la Guyane n'en était-elle pas la meilleure preuve ? Dans cette possession, qui n'avait presque pas importé de travailleurs étrangers, la superficie cultivée en cannes était tombée de 1.302 hectares en 1847 à 334 en 1858 ; celle plantée en la production rocou ne s'était accrue que d'un dizième sucrière, de 2.309.180 kilos.en 1847, était passée à 175.188 kilos en 1858 (1.385.508 francs à 105.113 francs), la production en rocou, de 346.667 kilos à 317.580 kilos (693.334 francs à 635.160 francs) (1). Aucun autre phénomène économique ne pouvait donc expliquer l'essor remarquable pris par la Réunion depuis la grande réforme de 1848 ét l'on peut, en définitive, conclure en affirmant que les résultats de l'immigration exotique furent indéniables. Les critiques faites au système pouvaient-elles infirmer la valeur de cette, conclusion ? Sans doute, l'immigration imposait des sacrifices considérables, mais reconnaître cet inconvénient, n'est-ce pas enlever toute leur valeur aux autres reproches d'ordre économique relevés contre elle, (1) Statistiques officielles.


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