Souvenirs de la Martinique et du Mexique pendant l'intervention française

Page 103

ET DU MEXIQUE

95

les premiers vaincus. Ayant lu dans ceux de M. de Maynard l'effet produit parla foudroyante impétuosité de son adversaire, j'étais moins inquiet. Cette fois, M. de Percin prit la direction du combat. Il aboutit à un nouveau corps-à-corps ; seulement, M. de Maynard, n'ayant pu conserver la ligne droite, donna contre un pilier de la galerie, où l'épée du Béarnais, passant entre son bras et sa poitrine, s'éparpilla en éclats. On les sépara de nouveau. Tous deux en étaient quittes pour des égratignures aux jambes, ce qui me fit dire qu'ils avaient une rivalité de mollets. Les épées étant hors d'usage, je me dirigeai avec une lenteur préméditée du côté des pistolets. Alors les témoins de M. de Maynard vinrent me déclarer que, de part et d'autre, on avait déployé assez de courage pour satisfaire l'honneur. « Rien ne peut m'être plus agréable » répondisje, « seulement je tiens à prendre acte que c'est vous qui demandez la cessation du combat. » M. de Maynard, ayant entenu ces paroles, en saisit la portée et désavoua ses témoins; mais ceux-ci tinrent bon, et l'affaire en resta là.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.