(97 ) Marc. Blanchelande le fit transporter h Saint-Marc sur un bâti-
ment, avec hait autres détenus, pour être tous déportés en France. Ces derniers y furent effectivement emmenés ; mais, avant leur départ, dans la nuit du 9 au 10 juillet, un scélérat, qui portoit dès-lors les livrées du royalisme, le prévôt la maréchaussée , Roi de la Grange , vint avec quelques assassins sur le bâtiment où Praloto étoit détenu , sous prétexte le transférer dans les prisons de Saint-Marc. Roi de la Grange et ses satéllites l'emmenèrent dans un canot, où, après avoir mis les fers aux pieds et aux mains, il l'assassinèrent avec son propre sabre, et jettèrent son cadavre dans
la mer (1). Les défenseurs de l'assemblée coloniale, qui n'ont cessé de
représenter Praloto comme un excellent patriote, ont voulu jet r l'odieux de ce crime sur Blanchelande et sur Roume (*).
1 Lettres du
comité de correspondance de l'assemblée coloniale à ses com-
2 juillet et 4 août 1792. Anmissaires en France, des 5 décembre 1791, nales patriotiques de Saint-Domingue, du 3 août. Rapport de Roume
sur sa mission, pag. 40 et 41. Débats dans l'affaire des colonies, tome I, pag. 355, etc. * Page a répété la même inculpation dans les débats, tom. I, pag. 355, et il la met perfidement dans une lettre de l'homme de couleur, Labadie, à Julien Raimond, en mêlant, sans les distinguer, ses propres assertions à cette lettre, qu'il a néanmoins donnée avec des guillemets. Suivant ce passage des débats,
la lettre porteroit ces mots : « Le bruit court que Praloto,
» comandant d'artillerie et patriote renommé s'est sauvé : il a été assassiné edrap»Blanchelande o et Roume ». Mais tous les mots qui
italiqueontété de Lahadie.
sont ici
en
ajoutés par Page ; les autres seuls se trouvent dans la lettre On peut la consulter dans la correspondance de Julien Raimondavecses frères les hommes de couleur, pag. 94.
Rapport de Garran-Coulen. Tome III,
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