M. Roosevelt, président des Etats-Unis, et la République d'Haïti 2

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M. Roosevelt, Président des États-Unis,

toire américain . . . » Santo Domingo aussi, pense-t-il, devra « au nom de l'humanité » entrer sous le contrôle américain. Quand cela sera accompli et que les îles danoises seront sous la main, le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes deviendront « des lacs américains.» Le fils ingénieux de l'honnête Albion sent bien que, pour que la mer des Antilles devienne un vrai lac américain, il faudra que les Antilles anglaises passent aussi sous le contrôle du pavillon étoilé, mais il ajoute: « L'Amérique n'en a pas besoin.»1 Nous verrons, plus loin, que nous pourrons dire aussi de la République d'Haïti : « L'Amérique n'en a pas besoin.» En France, voilà ce qu'écrit M. Pierre Leroy-Beaulieu, de l'Économiste français: « Des méfaits ou une impuissance chronique qui ont pour résultat le relâchement général de liens d'une société civilisée, disait celui-ci [M. Roosevelt] dans son message de décembre, peuvent nécessiter en fin de compte, en Amérique comme ailleurs, l'intervention d'une puissance civilisée. Une première application vient d'être faite de ces principes à SaintDomingue. Un peu plus tôt, un peu plus tard, qu'il soit réglé à l'amiable ou autrement, le destin d'Haïti est fixé. On ne saurait guère s'insurger contre cette extension des États-Unis. Elle est inéluctable et il est certain que quelques centaines de mille individus à demi barbares, habitant des terres qui pourraient en nourrir plusieurs mil1 Archibald Bros., 1904).

R.

Colquhoun :

Grcater America

(Harper

&


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