— 538 — seurs des bois, ou des hommes qui. du temps d'Ernouf, s'étaient engagés sous la promesse d'une patente de liberté. Il n'est pas sans intérêt de faire remarquer que l'autorité locale se montrait à leur égard beaucoup plus libérale que le pouvoir métropolitain. N'osant pas prendre sur elle de les affranchir en masse, maintes fois, par des dépêches préparées par M. André de Lacharrière, alors procureur général intérimaire, elle en demanda l'ordre au ministre, et l'ordre ne venait pas. La question portée au conseil privé, dans la séance du 3 novembre 1827, M. de Vermont, membre de ce conseil, dira « qu'il était à la tète « des milices lorsque ces patentes provisoires ont été accor« dées. Il pense qu'il est de la plus grande justice d'accueillir « favorablement les demandes formées par ces individus, et « que tous ceux qui ont pris les armes dans le but de défendre « le pays et dans l'espoir d'obtenir leur liberté, ont droit à la « patente définitive d'affranchissement qui leur avait été pro« mise, quoi qu'ils n'aient pu accomplir le nombre d'années » « de service demandé On décidera qu'il en sera référé au ministre. Cette fois l'autorisation viendra. La première mesure financière prise sous l'administration d,u contre-amiral Jacob fut importante et eut des conséquences regrettables. On pouvait s'apercevoir que Roustagnenq n'était plus. Le 23 juillet, la caisse de réserve fut annihilée. Le conseil de gouvernement, sur la proposition de l'ordonnateur, décida que l'excédant des recettes sur les dépenses de l'exercice précédent serait porté en recette au compte de l'exercice courant. Par suite, on arrêta de porter au chapitre des recettes de 1824 le boni de 863,228 fr. 80 cent., résultant des exercices de 1821 et de 1822. Avec le système d'aligner le budget, en temps ordinaire, avec les ressources du passé, il suffit d'une année malheureuse pour ouvrir un déficit sans qu'on sache où puiser pour le combler. Le gouverneur n'avait aucune idée des mœurs coloniales. Il fut étrangement surpris de la confiance des colons et manifesta des inquiétudes sur l'imprudence des maîtres qui souf-