Les Colonies françaises avant et depuis 1815, notions historiques, administratives, juridiques,...

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LES COLONIES FRANÇAISES AVANT ET DEPUIS 1815

91. — Côte française des Somalis (l). — Sur la côte orientale d'Afrique, Obock nous appartenait depuis 1862. Mais il fallut, pour décider le Gouvernement français à occuper ce point, le refus de l'Angleterre de laisser les navires de guerre français se ravitailler à Aden pendant la guerre de Chine, sous prétexte de neutralité. Cette prise de possession eut lieu en 1884. M. Lagarde, nommé commandant d'Obock, passa aussitôt avec les chefs indigènes de la région une série de traités qui cédaient à la France ou tout au moins plaçaient sous son protectorat les deux rives du golfe de Tadjourah (2). La France possède ainsi une longueur de côtes de 250 kilomètres environ, depuis le Raz Doumeirah jusqu'au puits d'Hadou. La cession faite par l'Angleterre en 1887 des îles Mouscha, situées à l'entrée du golfe, en échange de Dongaretta que la France possédait sur la côte entre Zeila et Berbera complète cette possession. En 1896, le chef-lieu de la colonie fut transféré d'Obock à Djibouti sur la côte sud du golfe, qui est la tête de ligne des caravanes qui font le commerce avec le Harrar et le Choa. La côte française des Somalis est limitée au sud par la colonie anglaise de Zeila. La frontière a été fixée par une convention du 8 février 1888 : partant des puits d'Hadou, elle se dirige sur Abas(1) S. VIGNERAS, Une mission française en Abyssinie, 1897. — ROUARD CARD, Les possessions françaises de la côte orientale d'Afrique (Revue générale de droit international public, 1889, n° 3). — ANGOULVANT et VI1902. — MORIÉ, Histoire de GNERAS, Djibouti, Mer rouge, Abyssinie, l'Ethiopie, 2 vol., 1904. — COLLAT, L'Abyssinie actuelle (Bull, comité A. F., 1905, suppléments, pp. 421 et 491). — DUCHESNE-FOURNET, Mission en Ethiopie (1901-1903), 1909. — TILLARD, Le domaine et la propriété foncière à la Côte des Somalis (thèse Poitiers, 1925). — MONDAINI, Manuale di storia e legislazione coloniale, I, pp. 220-233. — ROSSETTI, Storia diplomatica dell' Etiopia durante el regno di Menelik II, 1910. — Pierre ALYPE, L'empire des Negus, 1925. — Laurent D'ARCE, L'Abyssinie (1922-1924J, 1925. (2) Traités des 9 août 1884 et 2 janvier 1885 avec Ahmed Leïtah, sultan et Gobad, qui promet d'abord son amitié, puis accepte le protectorat de la France. Aj. Traité du 14 décembre 1884 par lequel il lui cède toute la côte depuis Ad-Adi jusqu'à Ambaddo. — Traité du 21 septembre 1884, avec Ahmed ben Mohamed, sultan du Tadjourah, qui accepte le protectorat de la France, et traité du 18 octobre 1884 par lequel il lui cède les territoires de Ras Ali, Sagallo et Rood Ali. — Traité du 26 mars 1885 avec les chefs issas qui acceptent le protectorat de la France. A remarquer la formule employée dans tous ces traités de protectorat : le souverain indigène « donne son pays à la France pour qu'elle le protège contre tout étranger ». DE


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