LE
UAUPÈS
ET
SES
MISSIONS.
189
dabucuri se fait en janvier avec le fruit de l'assahy, le second en février avec celui de l'ucuqui, le troisième en mars avec le fruit du mirity, le quatrième en mai avec celui du patauá, le cinquième en juillet avec celui de l'umari, le sixième en novembre avec la gousse de l'inga. De tous ces fruits les Indiens tirent des boissons enivrantes. La durée de la fête est de trois jours. Les Indiens y arrivent de cinquante lieues à la ronde. Le jour venu, hommes et femmes, à partir des pubères, se peignent en noir et en rouge. On chante des chansons tristes et monotones, puis les pagets célèbrent les mariages. Ensuite on fait sortir les femmes. Elles sont envoyées dans la forêt sous la conduite d'un homme qui ne doit les laisser revenir qu'au moment convenu. Ensuite trois hommes, en grand costume de fête, se mettent à sonner de la paxiuba. Au bout d'une demiheure ou d'une heure, un ou plusieurs Indiens, généralement deux ou trois, déguisés en Juruparis, revêtus du macacaraua, ne laissant paraître que quatre doigts de chaque main, avec des pieds dont ils ne font voir que trois orteils, avec des griffes aux doigts des mains et des pieds, en tout semblables au Jurupari de la légende, font irruption dans la baraque, sautant à quatre pattes dans tous les sens au milieu des assistants et donnant à tort et à travers de grands coups de bâton qui ne sont pas rendus. Un grand silence est observé pendant cette cérémonie solennelle, puis les Juruparis se retirent. On sonne encore un quart d'heure de la paxiuba puis on fait entrer les femmes. Les flagellations mutuelles commencent. Armés de verges les uns et les autres, les hommes fouettent les femmes et les femmes les hommes. Si un blanc arrive alors, il peut prendre part à la fête en consentant à recevoir quelques coups qu'il pourra ensuite rendre avec usure. Alors l'orgie, la saturnale commence. On fait une grande ronde, chacun