( 250 ) mène dans son île, et qu'on le rende pour toujours à ses compatriotes chéris ? Dans cette colonie où l'on n'a connu les Anglais, pendant plusieurs années, que par leurs bienfaits , Ton n'y oubliera jamais que c'est à leur généreuse protection que l'on doit la conservation des hommes et celle de leurs propriétés. Nul doute que les Anglais trouveront toujours parmi nous tous les sentiments de la gratitude qu'ils se sont acquise. Mais s'ils éprouvent encore le besoin de nous aimer (car c'est la suite ordinaire du bien que l'on a fait ), ils ne doivent pas non plus perdre de vue que le véritable attachement ne peut exister qu'avec l'estime. Or, l' estime chez eux , comme chez nous, ne se compose que de la conformité de rapport dans les sentiments. Ils chérissent leur patrie avec ardeur , et cet amour est si bien établi en eux, qu'ils le regardent comme inné dans leur âme, comme lui étant inhérent. Il est si vif, il est si puissant sur leur esprit, qu'ils lui sacrifieraient avec joie tous les biens , toutes les jouissances de