Notice sur la transportation à la Guyane française et à la Nouvelle-Calédonie...1880-1881

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DÉPÊCHE

MINISTÉRIELLE

au sujet du départ des transportés libérés et des déportés graciés à destination des colonies anglaises.

Paris, le 10 septembre 1880.

MONSIEUR LE GOUVERNEUR ,

Je suis informé par M. le Ministre des affaires étrangères que le Gouvernement britannique s'est plaint de nouveau de la présence d'un certain nombre de transportés dans les colonies anglaises du Pacifique; il a signalé notamment l'intention où vous seriez d'accorder la liberté à des condamnés militaires arabes qui seraient ensuite dirigés sur la Nouvelle-Zélande. J'ai fait remarquer à M. de Freycinet que cette information ne pouvait être justifiée. Toutefois j'appelle de nouveau votre attention sur la nécessité qui s'impose à votre administration, d'éviter autant que possible de provoquer des réclamations de la part de l'Angleterre à ce sujet. Je vous invite donc à restreindre le plus possible les autorisations temporaires de départ en faveur des libérés astreints à la résidence. Non seulement les libérés autorisés devront posséder un pécule de 800 francs et se montrer dignes de cette faveur par leur conduite, mais encore il importe que leur départ ne soit autorisé que pour des motifs sérieux, tels, par exemple, que l'impossibilité de se créer des moyens d'existence en Calédonie. Quant aux libérés qui ne sont pas astreints à la résidence, l'Administration ne peut pas s'opposer à leur départ, mais elle doit les prévenir que s'ils ont l'intention de se fixer dans une des colonies anglaises du Pacifique, ils s'exposent à ne pas être admis par les autorités de ces possessions. Par dépêche du 16 juin dernier, j'ai interdit à votre prédécesseur d'accorder aux déportés graciés le transport gratuit en dehors du passage de rapatriement. Je ne puis que maintenir cette interdiction.


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