Mémoire historique et politique sur la Louisiane,...

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MÉMOIRE

être utile à ses desseins , et personne n'était plus propre que lui à faire fleurir la province qu'on lui confiait ; mais il ne vécut pas assez pour remplir les idées que l'on avait , à justes titres, de son expérience et de son courage. Cependant, l'armement que l'on fit à ce sujet traîna tellement, que les Espagnols, qui en eurent avis , pour traverser le projet de la France , vinrent s'emparer du port de Pensacole, havre magnifique , et qui ne convenait qu'à la France. Diberville, en arrivant, vit avec chagrin qu'on l'avait prévenu; il se plaça sur une île sablonneuse, qui n'en est éloignée que de quatorze lieues , qu'il nomma l'île Dauphine. Peu de jours après, il envoya reconnaître la terre ferme, dont il n'était séparé que par ua canal assez étroit, et cette démarche lui valut ce qui avait échappé à son prédécesseur. Bienville, son frère, qu'il chargea de cette expédition , passa successivement dans le lac Pontchartrain et de Maurepas, et de ce dernier dans la petite rivière de Manchac, qui le conduisit dans un grand fleuve sur les bords duquel habitaient les Babayoulas , petite nation composée d'environ huit cents guerriers ; il y fut reçu comme ami ; on lui fit voir une cotte d'émail, qui, probablement , avait appartenue à Soto ; mais ce qu'il trouva de plus intéressant ; fut une lettre de Tonti,


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