Couleur de peau et parenté chez les "Blancs-Matignon" de la Guadeloupe : entre réel et imaginaire

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Avant d'entreprendre notre recherche, ne connaissant pas de « Blancs-Matignon » personnellement, nous avons été continuellement prévenus de l'extrême difficulté que nous rencontrerions à prendre le moindre contact avec l'un d'eux. Il nous était cependant précisé qu' étant de couleur blanche, notre entreprise en serait facilitée. Nous avons d'abord cherché à savoir quels étaient les noms considérés comme « Blanc-Matignon ». Aux cadastres de Pointre-à-Pitre, nous avons pu enlever les plans cadastraux des sections de la commune du Moule où sont installés les « BlancsMatignon ». Là nous avons rencontré par hasard un agent, originaire des Grands-Fonds du Moule, voisine des « Blancs-Matignon » qui a pu nous livrer la liste des patronymes du groupe. Elle s'ajoutait à celle fournie par le dossier réalisé dans le journal hebdomadaire que nous avons évoqué précédemment. Ainsi munis de la carte patronymique et géographique des « Blancs-matignon », nous avons pris rendez-vous avec Madame le Maire de la commune du Moule afin de lui faire prendre connaissance de notre recherche dans sa commune et aussi pour lui demander l'autorisation d'avoir accès au service de l'Etat-Civil. Là encore le hasard a voulu que l’une de ses employées municipales présentes dans le bureau était une « Blanc-Matignon ». Après s’être étonné de la coincidence de ma recherche avec le récent dossier paru dans le journal hebdomadaire, et de ce subi intérêt pour les « BlancsMatignon », elle m’a immédiatement présenté à son employée après l’avoir décrite comme une parfaite représentante de ceux-ci. Notre contact avec les « BlancsMatignon » était pris. Cette dame nous a ensuite présenté son mari, « Blanc-Matignon » et agent technique de la Mairie qui lui nous a introduits dans le groupe, à raison d’un représentant par famille. C’est lui aussi qui nous a fait visiter les sections, difficiles à trouver, où sont domiciliés les « Blancs-Matignon ». Notre terrain se dessinait donc au gré des rendez-vous que nous avons pris avec ces premiers informateurs et avec d’autres que ceux-ci pouvaient nous donner. Le terrain idéal de l’observateur partageant le cadre de vie des observés nous a été interdit. Nos contacts ont toujours été limités par les « Blancs-Matignon » eux-mêmes au strict cadre de l’entretien. Si nos demandes d’entrevue n’ont été que rarement rejetées, toujours elles étaient prisonnières des limites de temps impartis par nos informateurs, exprimées par - 96 -


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