Mélanges de littérature volume 4

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DE

GLUCK.

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c'est si peu la faute du drame, que les opéras de Métastase, simplement déclamés par de mauvais acteurs , ont été écoutés avec intérêt sur différens théâtres d'Italie. Aussi est-ce Métastase qui, avant les admirateurs de Gluck, a écrit que la musique italienne était une esclave révoltée contre la poésie, sa légitime souveraine, et qu'elle devait se borner à régner dans les concerts et à régler les pas d'un ballet, sans se mêler des affaires du cothurne. M . de la Harpe aime tellement les airs ,

qu'il en veut u n ou d e u x dans

chaque

scène d'un opéra. Il m e semble que ce serait beaucoup d'airs , quelque beaux qu'ils fussent. Les ports de mer sont bien utiles ; mais il ne faut pas , c o m m e M . Caritidès, mettre tout un royaume en ports de mer. D è s qu'on admet le chant, dit M . de la Harpe, il faut l'admettre le plus beau possible. Il ajoute un peu plus bas : Q u a n d je vais voir Zaïre, je m'attends à pleurer sur les malheurs de l'amour et à entendre des vers charmans. Cette phrase a quelque chose de séduisant ; mais le rapprochement qu'il fait de la poésie avec la musique aurait


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