Mélanges de littérature volume 3

Page 341

DE

MORALE.

331

cience n ' e û t adoptée d'avance. Son talent n'était qu'au service de la vérité : elle seule l e fécondait et l'échauffait. Dans cette époque d e notre révolution, il a refusé de défendre une cause brillante , qui pouvait servir sa réputation autant que sa fortune, par ce respect qu'il avait pour la morale et pour l'opinion des gens de bien. Avec quelle ardeur n'a - t - il point embrassé les espérances de notre régénération politique ? Ses facultés , dès ce m o m e n t , s'attachèrent tout entières aux moyens de concourir , autant qu'il était en lui , à ce grand objet : l'estime qu'il inspire fait oublier sa jeunesse dont il n'avait que la sainte et pure chaleur. Toujours guidé par 1

1

L'auteur de celle lettre ne conserva pas l o n g lems les premières espérances qu'elle avait c o n ç u e s : voici ce qu'à une époque plus reculée de la révolution , elle écrivait à un ami : « Combien de fois, dans « le cours sanglant d'une époque que j'avais d'a« bord appelée de tous mes vœux, parce que j'en atten« dais tous les b i e n s , consternée d'horreur et d'épou« vante de l'horrible contagion de la férocité, je m e « transportais en imagination aux bornes du m o n d e , « pour y aller chercher des êtres que je pusse regarder « c o m m e m e s s e m b l a b l e s ; car je n'en trouvais plus « dans ma terre natale, si malheureuse et si dégradée.»


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.