Mélanges de littérature volume 2

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DES

LANGUES.

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labe, qui exprime une action ou un sentiment, les tems du verbe eô, qui signifie être. Ainsi, les mots phileô, phileeis et phileei, qui signifient en grec, j'aime, tu. aimes, il aime, ne seraient que le mot phil, qui exprime l'amour, joint aux mots eô, eis ou ei, qui signifient, suis, tu es, il est. O n a donc voulu simplement dire : Je suis

aimant, tu es aimant, etc. A u premier coup-d'œil, cette explication est satisfaisante ; mais elle aurait de la peine à soutenir l'examen. Voici quelquesunes des objections qu'on peut y faire : 1.° Il faudrait que les inflexions du verbe grec eô, qu'on remarque au présent de l'indicatif de certains verbes, se trouvassent aussi dans les autres tems ; ainsi, par exemple, les grecs disant en pour exprimer j'étais, il faudrait qu'ils eussentditphileen, et non pas éphileon, pour exprimer j'ai-

mais. 2.° Pour supposer que ce sont les tems du verbe eô, qui ont servi à former les conjugaisons grecques, il faut commencer par admettre que les grecs avaient déjà conjugué ce m ê m e verbe eô, c'est-à-dire, qu'ils avaient déjà conçu l'idée de donner.


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