Mélanges de littérature volume 2

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CATULLE.

sidéré moins c o m m e un poëte ancien que c o m m e un imitateur des anciens poëtes. L e vers pentamètre, qui, dans tous les autres poëtes latins, est communément terminé par un dissyllabe, l'est presque toujours par un mot de trois, de quatre et souvent d'un plus grand nombre encore de syllabes dans Catulle, ainsi que dans Callimaque et tous les poëtes grecs. Tibulle, Ovide, Properce et généralement tous leurs successeurs renferment scrupuleusement un sens complet ou presque complet dans chaque distique ; mais Catulle, à l'exemple de ses modèles, ose souvent franchir cette limite pour ne se reposer qu'à la fin du premier hémistiche du troisième vers ; procédé qui, en donnant plus d'espace à l'harmonie, y met aussi plus de variété, mais qui sans doute parut peu convenable au génie de la langue et de la versification latine ; puisque dans le plus beau siècle de cette langue, aucun poëte ne crut devoir se le permettre. Pour jeter plus de rapidité dans son style, en présentant à-la-fois deux images ou deux idées, il se sert, c o m m e les grecs ses maîtres, de mots composés, c'est-à-dire, incorporés les uns aux autres,


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