L'impératrice Joséphine

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LES EPINES DE LA COURONNE

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armée est en mouvement. Tout marche bien; ma santé est parfaite. Je n’ai encore reçu qu’une lettre de toi; j’en ai reçu d’Eugène et d’Hortense. Stéphanie doit être chez toi. Son mari veut faire la guerre; il est avec moi. « Adieu, mille baisers et bonne santé. » Le 13 : « Je suis aujourd’hui à Géra, ma bonne amie; mes affaires vont fort bien et tout comme je pouvais l’espérer. Avec l’aide de Dieu, en peu de jours, cela aura pris un caractère bien terrible, je crois, pour le roi de Prusse, que je plains personnellement parce qu’il est bon. La reine est à Erfurt, avec le roi; si elle veut voir une bataille, elle aura ce cruel plaisir. « Je me porte à merveille; j’ai déjà engraissé depuis mon départ. Cependant je fais, de ma personne, vingt et vingtcinq lieues par jour à cheval, en voiture, de toutes les manières. Je me couche à huit heures et suis levé à minuit; je songe quelquefois que tu n’es pas encore couchée. Tout à toi. » C’était la veille d’Iéna. Le lendemain, 15 octobre : « Mon amie, j’ai fait de belles manœuvres contre les Prussiens. J’ai remporté hier une grande victoire. Ils étaient 150.000 hommes; j’ai fait 20.000 prisonniers, pris cent pièces de canon et des drapeaux. J’étais en présence et près du roi de Prusse; j’ai manqué de le prendre ainsi que la reine. Je bivouaque depuis deux jours; je me porte à merveille. « Adieu, mon amie, porte-toi bien et aime-moi. « Si Hortense est à Mayence, donne-lui un baiser, ainsi qu’à Napoléon et au petit. » Le 1 novembre, de Berlin : « Talleyrand arrive et me dit, mon amie, que tu ne fais er


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