L'impératrice Joséphine

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LE TRISTE MARIAGE

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lui demeurât attachée « d’une amoureuse amitié », qui fut douce à sa vieillesse. Honni soit qui mal y pense! D’ailleurs tout ne s’arrange-t-il pas de la façon la plus admirable? Alexandre de Beauharnais, né à la Martinique en 1760, et Joséphine Tascher de la Pagerie, née à la Martinique en 1763, arrivent ensemble à l’âge nubile; et, lorsque M Renaudin, soucieuse du bonheur de son filleul et de celui de sa nièce, entreprit de les marier, il parut que c’était par un dessein de la Providence. Le petit Alexandre de Beauharnais avait été ramené en France en 1769; il avait neuf ans. Il fut mis avec son frère François au collège Duplessis (Louis-le-Grand) ; ils furent confiés en même temps aux soins d’un bon précepteur, nommé Patricol. Il les emmena en Allemagne et ils passèrent quelque temps à Heidelberg. De retour en France, ils firent quelque séjour à Blois chez la grand’mère, la comtesse de Chastullé, qui les aima bien et estima qu’ils feraient tous deux « de jolis garçons ». C’est que M Renaudin s’en occupait beaucoup, le marquis étant fatigué et souvent malade. Et Alexandre était très attaché à sa marraine : « Il me tarde, lui écrivait-il un jour, d’être auprès de vous qui me tenez lieu de mère et que j’aime aussi tendrement que si vous l’étiez. Votre filleul qui vous aime de tout son cœur ». Elle surveillait pourtant son orthographe et soutenait Patricol de toute son autorité qui était grande. En 1776, elle acheta une maison de campagne à Noisyle-Grand. Le marquis de Beauharnais y fit de longs séjours d’été. L’hiver, elle vivait chez lui, rue Thévenot. Cependant Patricol avait été demandé par le duc de me

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