Histoire descriptive et pittoresque de l'île de Saint-Domingue (Haïti)

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HISTOIRE

rompues. Le cabinet des Tuileries garda le silence pendant deux ans : en 1823 , le président Boyer fit entamer par un de ses agents, qui se trouvait à Bruxelles, de nouvelles négociations; mais comme le négociateur haïtien ne parla plus d’indemnité, les deux agents se séparèrent sans avoir rien fait; le commissaire (c’était le même Esmangart) écrivit au président d’Haïti pour lui faire connaître les motifs de cette troisième rupture. Il ajouta que s’il voulait autoriser quelqu’un à traiter d’après les conditions qu’il avait proposées lui-même en 1821, c’est-à-dire accorder une indemnité et des avantages commerciaux , on pourrait terminer sur cette seule base. Le président se hâta d’envoyer en France deux commissaires ; mais pour la quatrième fois les négociations finirent par une rupture (1824). On se fonda, de la part du conseiller Esmangart et du ministre de la marine, sur ce que les commissaires haïtiens exigeaient que la déclaration ou reconnaissance de l’indépendance d’Haïti s’étendît à la partie espagnole incorporée depuis deux ans à la république; et de la part des commissaires haïtiens, sur ce que le ministre de la marine demandait pour la France la souveraineté extérieure. Il paraît pourtant que les relations entre Haïti et l’ancienne métropole ne cessèrent pas entièrement, ou que même elles continuèrent activement, mais en secret, entre le cabinet français et le président. Celui-ci sentait que, pour sortir de l’état précaire où ils se trouvaient, les Haïtiens avaient besoin de


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