Le voyageur François ou la connaissance de l'ancien et du nouveau monde. Tome IX

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113 SUITE DU CANADA. » années après, qu’on songe à le re» nouveller. C’est moins pour perpé» tuer ces noms, qu’on les conserve » dans les Familles, que pour engager » celui qui les reçoit, à imiter les belles » actions de ceux qui lès ont portés, » à les venger, s’ils ont été tués ou » brûlés , & à soulager leurs parens. » Ainsi, lorsqu’une femme a perdu son » mari, ou son fils, & ne se trouve plus » appuyée de personne, elle differe le » moins qu’elle peut, à faire passer le » nom de celui qu’elle pleure , sur » quelqu'un qui puisse lui en tenir lieu. » L’usage est de ne jamais appeller » un homme par son nom propre, lors» qu’on lui adresse familiérement la pa» role : ce seroit une impolitesse chez » les Hurons, comme c’en est une qui » se commet même très-séquemment » parmi nous. On doit lui donner la » qualité , dont il est revêtu à l’égard » de celui qui lui parle, selon les rap» ports de parenté ou d’affinité qui » font entre eux. S’il n’y a aucune liai» son de sang, on ne s’en traite pas » moins de frere, d’oncle, de cou» fin, &c. suivant le degré d’amitié , » d’estime de considération qu’on


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