£>E L'AMÉRIQUE, L I Y . I V .
32.1
Combattant, il l'arrache de fa bleiïiire ' la rompt avec fes dents & la jette en pieces fur la terre (1). A l'égard de fes ennemis la rage de la vengeance ne connoît point de bornes. Dominé par cette paifion, l'homme devient le plus cruel de tous les animaux ; il ne fait ni plaindre , ni pardonner , ni épargner. La violence de cette paiïion eft fi bien connue des Américains euxmêmes, que c'eft elle qu'ils invoquent toujours pour exciter le peuple à prendre les armes. Si les anciens d'une tribu veulent arracher les jeunes gens à l'indolence ; fi un chef ie propofe d'engager une troupe de guerriers à le fuivre dans une incurfion fur le territoire ennemi, c'eft de l'efprit de vengeance qu'ils tirent les motifs les plus puiffans de leur éloquence martiale. « Les os de nos concitoyens » , difent-ils, « font encore expofés fur » la terre, Leur lit enfanglanté n'a pas » encore été nettoyé. Leurs efprits » crient eontre nous ; il faut les ap( 1 ) Lery, ap. de Brys III, •dccad, x, Lb. VI, cap. 8.
2.08. Herrera a
Qv