Le Roman de Cuba

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LE ROMAN DE CUBA

Cubain, il vient de Saint-Domingue. Mais qu'importe, il donnera chaud aux généraux de l'Espagne. Il est cruel, il sait l'art de tuer. Il est un paragraphe de cette histoire de l'indépendance dont Carlos Manuel Cespedes est un émouvant chapitre. On était à l'année 1868. Depuis un demi-siècle Cuba n'apparaissait plus à l'Espagne comme un plaisant Eldorado. Les revenus et les profits ne cessaient de décroître, ce qui servait de prétexte à Madrid pour augmenter les charges des Cubains. L'île devenait de plus en plus le refuge et la proie d'une foule de fonctionnaires dont les appétits devaient être promptement satisfaits. Au-dessous du capitaine-général qui ne s'oubliait guère dans la distribution du « chocolat » s'agitait une nuée d'Espagnols, débarqués à l'assaut d'une fortune. Peuplant l'administration ils ajoutaient à leur traitement les bénéfices provenant de leurs opérations sur la traite des noirs. L'irritation des Cubains ne devait pas tarder à provoquer une révolte générale. Cespesdes, un homme de l'élite, riche, cultivé, en prit la tête. L'insurrection avait été organisée de longue date. Cespedes avait son état-major, et jusqu'à un caissier à qui des fonds importants étaient confiés. Malheureusement le caissier prit la fuite


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