Le Roman de Cuba

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LE ROMAN DE CUBA

Les cubains disent oui et il suffit de vivre, ne serait-ce qu'en passant, parmi eux pour écarter ce problème. Les blancs (60 %) les métis (10 %) les noirs (30 %) sont à un même degré, avec des droits et des égards égaux, citoyens de la République. Au parlement, à l'Université, dans l'Administration, dans l'armée, dans les affaires, dans la presse, nulle inégalité que celle des valeurs et non pas des couleurs. Certes la haute société titulaire de traditions lointaines, fermera ses salons à ce qui n'est pas purement blanc, car c'est dans les foyers que s'ébauchent les rencontres qui font un jour des mariages et une blanche ne saurait épouser un noir. A cette exception qui tient de l'usage, s'ajoute la défense pour les noirs d'habiter certains quartiers de la ville, survivance des temps d'épidémies propagées dans les centres ouvriers. Ces réserves à peine suffisantes pour les Américains du Nord paraissent singulières pour l'esprit européen ; elles sont à Cuba si profondément entrées dans la coutume qu'elles s'apparentent comme toute habitude à une seconde nature. En revanche tout talent consacré, fut-il du plus beau noir sera partout recherché et fêté.


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