-
44 —
nobea coccinea Aubl.) et qui sert aussi à en enduire les fils des arcs et des flèches. Ils sont des chasseurs intrépides ; le produit de leurs chasses est boucané pour le préserver, à cet effet la viande est disposée sur des espèces de traillis élevés à un mètre du sol, et soutenus par trois ou quatre piquets, au-dessous on allume un grand feu, qu'on entretient pendant toute une nuit ; par ce procédé la viande se conserve pendant 4 ou 5 jours. De même que les Indiens, ils vivent en polygamie. Nous voilà arrivés à la troisième et dernière catégorie d'indigènes : les nègres qui habitent les plantations et la ville, avec leurs descendants, la population de couleur. Le type nègre est trop connu pour vous le décrire, du reste on ne le retrouve presque plus dans sa pureté originale, à cause du croisement des races qui a été excessivement grand au Surinam. Leurs métis s'y trouvent en toutes les nuances ; d'après le degré de croisement on parle de Mulâtres, de Karbougres, de Métis ou de Musties, de Casties et de Poesties. Le Mulâtre est l'enfant d'un blanc et d'une négresse. Le Karbougre est l'enfant d'un indien et d'une négresse ou d'un nègre et d'une indienne. Le Métis ou Musties est l'enfant d'un blanc et d'une mulâtresse, et ainsi de suite. Après le Poesties la nouvelle gradation n'est peu visible, le sang du blanc étant trop dominant, pourtant les connaisseurs en cette matière sauront encore vous énumérer quelques parties du corps où un reste de sang nègre se trahit longtemps à l'oeil exercé; du reste, le manque de ce teint rose et sain, si caractéristique de l'Européen, trahit presque toujours les personnes de sang mêlé, lorsqu'on les voit à côté d'un blanc pur sang. De tous ces types, il n'y en a qu'un seul qui puisse nous intéresser: celui du Mulâtre. D'une couleur brune, aux cheveux courts, mais crépus, avec des traits qui ressemblent le plus au type Africain, bâti solidement