Guide pratique pour la recherche et l'exploitation de l'or en Guyane française

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RECHERCHE

ET

EXPLOITATION

DE

L'OR

EN

GUYANE

arrivé, jusqu'à ce jour, à atteindre le fond de la couche ; le dernier exploitant qui a travaillé dans cet endroit en était arrivé à employer la main-d'œuvre dont il disposait (plus de 60 coolies) à assécher le chantier depuis le lever du jour jusqu'à deux heures de l'après-midi. Les travaux sur les placers s'arrêtant habituellement à quatre heures, il ne disposait en réalité que de deux heures de travail effectif pour rémunérer son travail et ses risques et assurer le salaire de ses hommes. Son opération s'est cependant soldée par un bénéfice. Loin de diminuer, la teneur en or dans cet endroit privilégié allait sans cesse en augmentant, d'où le nom de « l'Usine », dont les prospecteurs, toujours enclins à admettre le concours de la Providence dans leurs affaires, avaient baptisé l'endroit. Seul, en effet, un miracle pouvait leur expliquer ce fait paradoxal que, plus on retirait d'or de cet endroit, plus on en trouvait. La couche superficielle de déblai était, dans les vallées du Carsewène, très faible, nulle même parfois, et des témoins dignes de foi m'ont répété à plusieurs reprises que, sur certains points privilégiés, on apercevait les paillettes d'or, à même, dans le fouillis des racines superficielles qui couvrent le sol des placers guyanais. En fait, la majeure partie de ces travaux a été arrêtée par le manque d'écoulement et par l'impossibilité, dans un pays sans législation minière, d'exécuter un canal d'asséchement d'une certaine longueur, qui aurait facilement desservi tous les travaux en amont, mais que personne n'a pu entreprendre faute de moyens pour en assurer la conservation et l'efficacité. Même difficulté pour les prises d'eau, qui donnaient lieu à des détournements incessants de la part de nouveaux venus peu scrupuleux, qui dérivaient à leur profit, en faisant une saignée au canal d'amenée, l'eau empruntée au cours d'eau voisin par un camarade industrieux, mais naïf. Les placériens qui travaillent actuellement au Carsewène s'adonnent surtout au relavage des


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