L A F A Y E T T E ET SON É P O Q U E
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vint à Paris recevoir ses instructions, et se rendit à Metz où devait être établi son quartier général. Les hostilités commencèrent bientôt. R o c h a m beau marcha contre Tournay et M o n s , Lafayette contre N a m u r ; mais à la première
rencontre
avec les Autrichiens , la division de Dillon , de l'armée de Rochambeau, saisie d'une terreur panique, prit la fuite en criant à la trahison, et massacra son général. R o c h a m b e a u dut reculer, et Lafayette, de peur d'être tourné par l'ennemi, dut rentrer dans ses lignes. L e résultat de ce fâcheux événement fut la dislocation de l'armée de Rochambeau, dont les troupes furent partagées entre Lafayette et Lukner ; le premier fut chargé de garder la frontière , depuis Dunkerque jusqu'à L o n g w y , le second depuis L o n g w y jusqu'à Bâle. A la nouvelle d u désastre de la division Dillon, Paris, effrayé, crut voir l'ennemi à ses portes. Les plus violents soupçons éclatèrent contre ceux qui pouvaient faire des vœux pour l'étranger. L'assemblée, sous l'impulsion de la peur, décréta l'exil des prêtres qui avaient refusé de prêter serment à la constitution, et enleva au roi la garde soldée que cette constitution lui donnait. U n e foule d'hommes, ne présentant aucune garantie, qui n'avaient ja4.