35 qui nous a montré que l'esprit et le sentiment ne sont étrangers à aucun peuple. Son père et sa mère se disaient bien catholiques, mais se mettaient peu en peine de se préparer au baptême. C o m m e nous avions des raisons pour ne pas régénérer cette enfant sans sa famille, nous lui dîmes d'attendre encore. Elle fut profondément afffigée de notre réponse, et s'en alla confier son chagrin à ses parents : « Q u e je suis à « plaindre! leur dit-elle ; rien ne m'est plus cher que « votre salut, et vous repoussez toujours la grâce d u « baptême, qui est la porte d u ciel. Si vous veniez « à mourir dans cet état, le paradis vous serait fermé, « c o m m e disent les deux vieux. Encore ne vous con« tentez-vous pas d'être malheureux; vous êtes aussi « cause que je le suis : voilà que toutes m e s c o m « pagnes vont être heureuses après-demain, et moi je « demeure dans m o n malheur , et c'est à cause de vous! « Puis vous dites que vous m'aimez! » C o m m e elle sanglotait en achevant ces mots, ses parents lui répondirent : « Console-toi, chère enfant, au prochain « baptême, tes désirs seront satisfaits. » « Après un trait si édifiant, ne vous imaginez pas qu'ici tout soit merveille. Partout le bien et le mal sont mêlés. O n rencontre à Tonga l'indifférence pour la religion, l'ingratitude et m ê m e le mépris pour ses ministres; mais, c o m m e ailleurs , le bon Dieu sait y discerner ses élus. D e ce nombre et parmi les premiers convertis, se trouvaient deux jeunes mariée , dans lesquels nous rencontrâmes une grande droiture d'esprit jointe à une piété solide : nous les priâmes d'aller demeurer dans une tribu infidèle , espérant que leurs bons exemples amèneraient quelques personnes à la foi. Notre confiance n'a pas été trompée. Ils ont tellement répandu la bonne odeur.de Jésus-Christ autour